L'article ci-après a été rédigé pendant les semaines qui ont suivi le 11 mai 2020. Si vous préférez d'abord consulter l'ensemble de nos titres santé (bonne idée !) rendez-vous sur notre "grand menu"... à moins d'avoir déjà cliqué sur ce premier volet santé depuis notre menu de référence, bien sûr !
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Dans cette rubrique soyons d’abord, justement, réalistes… tandis qu’on nous parle de risque de reconfinement (et pendant que – au-delà et en amont de cette éventualité – des millions de personnes disparaissent encore "en série"), voici un bilan récapitulatif de l’état du monde en ces derniers jours de juin 2020…
Les six pays les plus touchés par ordre décroissant et selon le nombre de décès : largement en tête, les États Unis1 (la Great America qui, selon la Présidence et en vertu de sa grandeur, n’aurait jamais dû être touchée), le Royaume Uni, l’Italie, la France et l’Espagne (très proches) et le Brésil (où le nombre de guérisons est inférieur à la moyenne, à l’instar de ce qui se passe, de manière encore plus évidente, au Royaume Uni, avec seulement 1043 guérisons. Boris Johnson peut se dire très satisfait). De la 8ème à la 10ème place, l’Allemagne, l’Iran et les Pays Bas.
Dans un monde voué à une concurrence contre-nature (!), ce genre de tableau semble vouloir indiquer l’autre face de la médaille.
Sans oublier que, fierté particulière à part, les États-Unis ne sont pas les seuls à s’être "voilés la face" sur les prévisions… la France a d’ailleurs médiatiquement avoué n’avoir pas vraiment anticipé sa vague lorsqu’elle observait, attentive, l’Italie voisine plonger dans l’urgence, en tant que premier pays européen frappé par la crise. That’s life !! Mais revenons un instant à la France et à l’Italie avec l’expression « se voiler la face ».
En Italie on dirait, très élégamment, « foderarsi gli occhi col prosciutto » soit « se couvrir les yeux de jambon », à moins de préférer la locution « faire l’autruche » ou « fare lo struzzo » (l’autruche est masculin en italien, mais le résultat des courses est le même !).
Voilà pour la petite digression… et pour reprendre le fil du discours on se permettra d'indiquer que l’OMS elle-même aurait retardé la déclaration officielle de pandémie, car il est toujours bon d’espérer (ou car d’autres motivations étaient en jeu)...2
Mais il faut ajouter que, juste avant notre déconfinement (à partir du 11 mai en France), l’OMS "se rattrapait" : son patron avait mis en garde contre un déconfinement trop hâtif pouvant provoquer une nouvelle vague de la pandémie de coronavirus.
En d’autres termes, en l’absence de vaccin, des épidémiologistes craignent une deuxième vague de contaminations en cas de déconfinement avant l’heure et désorganisé. Selon des spécialistes des épidémies de Hong Kong, relâcher l’attention ferait presque autant de nouvelles infections que lors de la première vague (sans parler de la situation en Inde et de l’accélération galopante en Afrique, qui mériteraient une concertation à part !)3.
Prudence donc… et ne vous avisez pas à rentrer dans un restaurant sans masque (on vous rassure : vous pourrez toujours l’enlever pour déguster vos pâtes etc.). Vous le savez bien : vous n’y seriez pas les bienvenus, rien de plus normal… Et surtout, pas la peine de mal réagir ! Voici un lien pour une petite histoire outre-atlantique assez "hallucinante" dans un contexte qui devrait chérir les masques. Une histoire qui – fort heureusement – se termine bien.
Pour conclure, et de toute évidence, nous sommes bien face à une crise planétaire. Énième crise-alarme pour le "système monde" (on pense par exemple au krach boursier de 1929 ou au choc pétrolier de 1973), pointant la nécessité de se penser bien davantage comme un tout... Penser le collectif bien au delà des seuls intérêts nationaux et d'interdépendances économiques dictant nos politiques, contre les impératifs de notre environnement, et aussi des droits de l'homme (!).
1. « Les gens ne comprennent pas le sens d’exponentiel, cela signifie que si on part de 7 000 cas aujourd’hui au Texas, on pourrait en avoir 14 000 dans quatre jours. On est très en retard », observe Barry Bloom, professeur de santé publique à Harvard.
2. Le Coronavirus devient officiellement pandémie le 12 mars 2020, et a eu le temps de se répandre à bien d’autres pays depuis décembre 2019, lorsqu’il est apparu en Chine dans la province de Hubei. Nous pensons que, dans ce contexte d’indispensable connaissance préventive, l'Encyclopédie Net Wikipédia, a parfaitement rempli son rôle :-)
3. Un peu de chiffres, même si c’est difficile… publiés le 27.06.2020 : « au total, la pandémie a fait au moins 490 771 morts dans le monde, depuis que la Chine a annoncé les premiers cas en décembre 2019. La barre des dix millions de cas devrait être franchie la semaine prochaine, selon l’OMS » (!!).
Liens-sources :
- rtbf : évolution Covid-19
- Sud-Ouest : levée prématurée ? et Sud-Ouest : nouvelle vague ?
- Notre "no mask story" (lien hypertexte)
- En complément : notre page info virus
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...Le masque en entrant au restaurant et en sortant se promener... ce n'est déjà plus d'actualité (!) bien que cela soit encore fortement recommandé. Au vu des chiffres donnés et de leur augmentation globalisée, et malgré un contexte caniculaire, on ne peut qu'être légèrement étonné face à une population estivale dense et démasquée (serveurs et quelques personnes bien agées à part...)*.
Des masques qui, par ailleurs et paradoxalement, étaient bien recherchés et sont rentrés dans l'Histoire pour leurs mystérieuses disparitions, polémiques, distinctions entre masques avec degré de protection différents selon les différents destinataires, commandes précipitées sur internet... Masques qui certes, ne facilitent pas la respiration... mais qu'on jette désormais, des mascherine usa e getta, bien pratiques pour la plupart. Mais tandis que certains se contentent de dégager prudemment leurs narines quand cela est possible, la majorité - hors transports en communs pour le moment - ignore totalement et tranquillement leur existence. Affaire à suivre, en comptant sur le lavage des mains, qui ne suffit pas toujours...
* actualisation au 19.07.2020 : 600.000 décès dans le monde dont 200.000 (un tiers) en Europe. Obligation du masque en tout lieu clos à partir du 20.07.2020... (France info).
Ce qui ne nous empêche pas, sur tout autre plan, de nous réjouir de cette nouvelle soif de vivre et de recommencer. Mais pas avec les mêmes erreurs "please"... Plus haut, en citant un billet de blog médico-social, nous avons humblement essayé de tirer quelques leçons d'un vrai coup de massue mondial qui, hélas, ne fera pas de sitôt partie de notre passé tant qu'on ne se sentira pas tous plus responsables de son évolution. Sans parler du public agité de quelques incontournables matchs de foot, ou de la sacrosainte Fête de la Musique qui, selon certains avis globalement et médiatiquement partagés, ne pouvait admettre absolument aucune restriction !
Il paraît que lorsqu'on vit ce type d'événement, et qu'on est immergé dans une actualité toujours plus désolante et alarmante - souvent de manière spectaculaire et non fondée - après les premiers moments de crainte ou de prudence (qui d'ailleurs ne concernent pas tout le monde) on se laisse aller, on nie l'évidence même ou on oublie véritablement. Car pour beaucoup, ne plus rien croire et ne plus faire ce qui pourtant est encore en notre pouvoir est plus fort que tout (Alessandro Manzoni l'avait bien compris, en décrivant dans "Les Fiancés" un égoïsme ou une inconscience à l'époque plus compréhensibles, et hélas pas tout à fait révolus...). Et pourtant, la complexité de notre monde semble inciter à "tenter d'oublier sans oublier", à nous scinder en deux, que l'on soit touché plus ou moins directement par cette tragédie. Notre société accélérée paraît schizofrène dans bien de domaines de moins en moins transparents, où l'absurde devient recevable et valable et où, souvent, doutes et questions n'ont pas leur place. Et elle ne peut que se fragiliser davantage face à ce qui tue, sépare ou détruit. Avec néanmoins l'idée que, lorsqu'on touche le fond - avec conscience de le toucher - ensemble, on ne peut que remonter en surface et essayer d'y rester !
Or, il existe encore des histoires de solidarité (celle dont il est question plus haut). Des solidarités littéralement extraordinaires, concernant des personnes qui, certes, font natuellement leur métier, mais qui l'exercent comme une vrai service public, voire comme une véritable mission. Ainsi, leur action peut balayer tout antagonisme et même briser toute idée de nationalisme (en lien avec ce qui est rapporté plus haut). Les membres du personnel soignant, toute catégorie confondue - que l'on remercie du fond du cœur en cette période tout particulièrement - sont nombreux. Beaucoup, de toute origine, ont perdu la vie en voulant assister jusqu'au bout, et en serrant des mains fragiles pour mieux faire sentir toute leur présence... Sans doute, nos mots ne seront jamais assez grands et justes pour rendre compte de leur dévouement, dans un contexte de solitude, peur, et pafois d'indifférence. Des personnes specialissime qui nous ont permis de croire encore en l'humanité.
C'est justement une histoire de soin et de victoire très spéciale contre le Covid-19 que Culture & Santé voudrait partager en page suivante... Un exemple de prise en charge italienne extraordinaire pendant l'initiale et terrible vague meurtrière qui a frappé les régions du Nord de la Péninsule, en particulier la Lombardie et, de manière massive et fulgurante, la ville de Bergame. L'équipe médicale en question est celle de l'Ospedale Civico de Palerme, et notre histoire vraie pourrait bien s'intituler (clic ci-dessous)...
Suite : Bergame & Palerme