- Le reportage d'Anne Gintzburger sur France 3, pour l'émission sociale et de terrain (par delà son caractère multi-régional) "La France en vrai", a capté notre attention de la première à la dernière minute... Le secteur textile est pleinement concerné par la volonté de renouer avec le made in France, pour tenter de fuir certains effets dévastateurs de l'ultra-mondialisation ambiante. Une toile de fond aux impératifs aussi normalisés que démesurés, souvent soumis à des "objectifs et enjeux" de rentabilité d'abord, donc de performance et mise en concurrence (nourries par la soumission et encouragées par un paternalisme jouant sur la réalité du "marché", ainsi que sur le spectre du chômage).
Mais, "un beau jour" (non improvisé...), un groupe de femmes (ex)couturières, dont certaines particulièrement douces et attachantes, saisit une opportunité d'indépendance. Et met en place une nouvelle autonomie (et estime de soi) vis-à-vis d'elles-mêmes autant que, symboliquement et au delà, vis-à-vis des Pays dont on continue de dépendre principalement (même si le textile n'est pas du tout le gaz, l'idée reste la même... Sur nos étiquettes, c'est quasi exclusif : "M.A.W." : "made in another world''...). Autrement dit, assez rapidement - mais l'on saura attendre la mise en route avant l'objectif affiché "vingt-cinq jeans en une journée" - une nouvelle aventure commence. Entreprise où, dans les nouveaux locaux, trônent de belles machines à coudre rouges, flambant-neuves. En évitant le terme omniprésent de "challenge"... On y voit enfin un nouveau départ, mené avec énergie, espoir, conviction. C'est d'un produit indémodable comme le jean, et surtout d'un tout autre type de "management", que ces femmes consciencieuses repartent ensemble pour une "renaissance" appelée à s'inscrire dans la durée et, si possible, dans la beauté du travail bien fait.
Aller plus loin...
À la base ou à l'origine, le jean est bien sûr un produit "made in Italy" (made in Gênes, d'où son nom...). Ce qui n'empêche pas de bien comprendre l'esprit national et européen de ces efforts de reconversion sur d'autres bases, face aux (toujours, malgré "l'habitude" !!) terribles licenciements de masse ou plans "antisociaux", et face à tout le reste en termes d'autonomie productive et de paix à préserver... Un "esprit maison", de contrôle et de bonnes pratiques, à ne pas confondre, toutefois, avec les nationalismes politiques au sens plein, chargés de risques et périls... Et qui, comme cela a été souligné, n'ont pas été assez empêchés localement, dans notre rive, préparant le terrain à ces poussées d'autoritarisme irréfrénables ou "escalades", sur fond de "dialogue" très particulier (cf. nos derniers extras).... Quant aux doctrines nationalistes ukrainiennes mises en avant par certains en ce contexte d'invasion russe, de guerre russe et de résistance ukrainienne - l'emploi de l'ensemble de ces termes ou expressions nous semble indispensable -, elles ne concernent aucunement la totalité de sa population civile, enfants compris ! Une évidence et un faux prétexte d'attaque très nationaliste, et même impérialiste, à la conquête de "l'autre Russie" - là où aucun prétexte ne justifie aucune guerre - qu'une partie de la population russe, interrogée, semble ne pas avoir saisi ou vouloir réaliser... « Si notre président en a décidé ainsi, cela signifie que c'est très bien ainsi », ont pu répondre clairement et simplement les familles en question aux caméras "made in Occident", pour commenter les attaques fratricides en cours (voir l'analyse "Le Temps", lien précédent). Une tâche d'autant plus aisée depuis leurs canapés et leurs écrans, avec leurs "infos" visiblement a part, ou auxquelles, en tout cas, l'on est devenus pour le moins indifférents. Même avec un bébé dans les bras...