Le réalisateur Constantin Costa-Gavras à la rencontre du public (suite). Nice, 15 avril 2022, cinéma Belmondo-Mercury.
Le journaliste indépendant Edwy Plenel a su aller à l'essentiel en s'inspirant, pour le titre de l'un de ses ouvrages entièrement dédié au cinéaste grec, de ce que Costa-Gavras aime à répéter, et qui bien sûr demande à être compris, aussi, au sens large : « Tous les films sont politiques ». Clic sur la couverture.
Mais revenons à notre spéciale rencontre au "Belmondo" de Nissa la Bella... Après s'être volontiers livré à des confidences d'ordre pratique sur la façon dont il aime diriger ses acteurs - caractérisée par une collaboration solide, où néanmoins le metteur en scène gardera le dernier mot ! Sinon (rires de la salle...) -, et après avoir répondu à diverses questions sur sa carrière, c'est sur la question de la polis (politique au sens strict et aus sens large) que se porte l'échange. Un certain site... interessé à la culture comme à la santé (!), s'est alors interrogé sur une préoccupation centrale (voire un dilemme...) au regard de notre brûlante et très noire actualité. Une question que, peut-être, l'on retrouvera d'ailleurs au sein du prochain film (ou du suivant !) de notre grand et humble cinéaste et "artiste politique". Qui, du haut de ses quatre vingt-neuf ans et en toute discrétion, a bien voulu confier se dédier à un mystérieux projet...).
Concernant l'envoi/l'envoi prolongé d'armes en Ukraine,
et à propos de la nécessaire Résistance ukrainienne, ainsi que des risques à grande échelle...
vous pouvez consulter "Le courrier international", ou "Avvenire", côté italien.
(Éventuelles mises à jour sur ce point dans notre Espace Infos).
Costa-Gavras prévient : on ne peut se contenter de simples "opinions" à ce niveau
et, face au risque d'une troisième guerre mondiale,
il faut aussi pouvoir faire confiance à nos hommes politiques.
Nous ne saurions conclure ces pages sans souligner toute l'importance de la célèbre trilogie,absente de ce programme sûrement en raison... de son caractère "trop" classique et incontournable. Trilogie comprenant "Z", "L'aveu" et "État de siège" (pour ces deux derniers, voir aussi le point de vue de "lemagduciné"). N'oublions pas, de même, les nobles intentions - si le terme "message" ne vous convient pas - de "Missing", ou encore celles de "Le Capital", de 2012, avec l'excellent Gad Elmaleh. Ce dernier film étant à nos yeux particulièrement savoureux, y compris via le déploiement de "big visio-moyens numériques", personnages à part entière confortant et amplifiant l'égo de leurs big utilisateurs... N'oublions pas, surtout, sa valeur pleinement métaphorique, où l'on condamne d'abord à la voracité économique et financière des grandes multinationales et des marchés boursiers. En soulignant avec le même talent toutes les répercussions en termes d'avidité et de pauvreté humaine. Autrement dit, les hommes de pouvoir et de bagout du "Capital", quand on sait les observer, sont réduits à des pantins, avançant au rythme de faux dialogues, souvent à distance. Des échanges (presque ?) exclusivement remplis de phrases toutes faites, d'hypocrisie et d'intérêts. Toujours au nom du Dieu argent, et dans l'esprit d'une mondialisation capitaliste ultra manageriale...
La présence d'un immense réalisateur comme "Costa" (c'est ainsi que, nous aussi, aimons l'appeler), reste précieuse en toute occasion. Y compris lorsqu'il ne s'agit pas de présenter l'un de ses films, mais plutôt... l'un de ses livres. Au sujet du cinéma et bien au delà. Nous pensons à l'édition 2017-2018 du Festival du Livre de Nice où, après de fructueux échanges avec son public dans l'enceinte du Lycée Masséna de Nice, Monsieur Costa-Gavras a pris le temps de dédicacer son autobiographie (transcendant son exceptionnel parcours) auprès d'admirateurs de tout âge. Une touchante autobiographie intutulée "Va où il est impossible d'aller", dont voici, rien que pour vous... les vingt premières pages. Un titre à la fois utopique et réaliste... tourné vers le "tu" dans un genre qui dit "je" ! Et aussi, petite info locale, un livre à part, que nous avions aussitôt indiqué à la Bibliothèque Nucéra de Nice, pour adoption et libre consultation (ouvrage disponible, chers lecteurs "d'aquì" !).
Nous ne pouvions que répondre présent à cette édition du Festival du Livre, et à cette rencontre spéciale en particulier. Autrement dit, et pour l'antenne cette fois, impossible de ne pas tendre notre micro à Constantin Costa-Gavras, cinéaste transformé en auteur pour l'occasion. Ainsi, "Costa" s'est révélé être, également, un éminent témoin des passerelles entre ces supports humanistes et complémentaires que sont nos meilleures projections cinématographiques et nos plus belles lectures. Dont biopics, agréablement illustrés, enrichissants et vecteurs d'espoir pour les jeunes générations, et au delà.
Voici donc pour vous ses réponses claires sur la portée de ces pages que "Costa" a voulu partager, dans le vrai sens du terme et sans recourir aux réseaux ! Des pages à la fois personnelles et publiques. Par delà cette très belle proposition éditoriale, et de son sens, la question des migrants et de leur dignité est proposée. Nous recommandons à ce propos "Eden à l'Ouest", de 2008, avec un brillant Riccardo Scamarcio. La question de la nécessité de migrer (d'autres raisons ne manqueront pas !...), et des conditions d'accueil, est hélas toujours actuelle. À l'instar de celle des réfugiés ukrainiens (cf. notre dernier audio), dans un pays de droit, d'accueil et de bons principes historiques comme le nôtre, par delà toute la "complexité" de l'Histoire, et des "points de vue". Sur un autre plan, Monsieur Costa-Gavras n'a pas manqué, ensuite, de nous manifester toute sa sympathie pour la Botte :)
Constantin Costa-Gavras hier et aujourd'hui : la même passion pour la caméra, pour l'Histoire et pour l'actualité.
Puis, "Costa" et sa femme Michèle, qui forment l'équipe parfaite :) Découvrez le site de "kgproductions".
Costa-Gavras s'indigne et se révolte contre toute injustice et oppression, et immortalise le présent, pour un meilleur avenir... À vos écrans !