"Télé & Santé" : quelles vérités à travers la fiction ?
Côté français, nous avions beaucoup apprécié l'infirmière "Nina" sur France 2, plébiscitée par le public. Ce qui ne nous empêche pas de comprendre les critiques d'une bonne partie du personnel soignant. Nos professionnels ont en effet estimé, en particulier, selon "Télérama", que la dureté du métier d'infirmier(ère) n'était pas assez représentée... Néanmoins, comment ne pas garder à l'esprit toutes les qualités divulgatives de cette série du service public, ainsi que les portraits psychologiques de personnages parfois hauts en couleurs (au sens propre aussi), et de ces chefs d'équipe campés dans toute leur épaisseur manageriale ?
Quid d'une suite de "Nina" (ou de "N.E.A" : "Nina encore améliorée") pour nos écrans ? Très difficile de le prévoir (et même d'y penser) "en plein covid" !1 Et il faut bien dire que la réalité (ou "réelle science-fiction" ?!) médico-mondiale peut bien nous suffire pour le moment ; à moins peut-être de bien vouloir considérer comme une exception, côté italien, la fiction (série) dont il est question ci-après et qui, pour tout dire, vient juste de se terminer, per il momento...
1. Nous avons fini par nous renseigner précisément sur "Nina", car il ne faut pas se fier à ses "impressions" et à l'air du temps... Un point commun, peut-être, avec la série italienne "Doc..." ci-dessous : voir "Nina saison 7"(mai dire mai !).
Eh sì, amici : naturalmente, lato italiano, questa sera anche noi abbiamo seguito "Doc nelle tue mani" su Raiuno, con Luca Argentero nei panni del medico protagonista. Point fort de l'intrigue ou trama : le personnage principal subit toutes les conséquences d'un accident qui lui a fait oublier les douze dernières années de sa vie. La réorganisation technique de ses missions hospitalières (qui toutefois ne le pénalise pas excessivement dans les prises de décision) contribue à radoucir le "jadis" autoritaire (mais jamais malveillant) Docteur Fanti, tandis que ses capacités d'observation, hors normes, vis-à-vis des symptômes de ses patients demeurent aussi intactes que précieuses pour établir les diagnostics. Souci de vraisemblance oblige, les personnages mensongers ne manquent pas, et les chantages qui vont avec non plus. Mais, au fond, la grande protagoniste de la série est la notion d'humanité (et de service) : "différemment répartie" entre des personnages modestes et familiers, elle est "narrativement soignée" ; une humanité pensée et filmée aussi bien que la description rythmée de souffrances, espoirs et déchirements. Des épisodes heureusement éclairés par l'empathie, l'écoute, le dialogue et la tendresse. Qui souvent, come nella vita, dissipent tensions et incompréhensions.
Dans cette interview Rai1 (audio 4 mn), pour l'émission "Oggi è un altro giorno", Luca Argentero, acteur principal et depuis peu papa d'une petite fille, révèle qu'une suite est bien prévue, et même... qu'il sera question de la pandémie actuelle. Car, dit-il, on ne peut faire l'impasse de cette tragique actualité, même, et surtout, dans des séries "populaires".
De manière générale, en effet, il faudra "juste" savoir en parler au bon moment, avec délicatesse et profondeur, bien sûr, sans aucune complaisance sensationnelle... Pour que ce bouleversement, après nous avoir tant enlevé (!!), puisse signifier quelque chose d'important pour l'humanité présente et future. Sans stagnations ni... d'ultérieures involutions, qui nous achèveraient aussitôt sans doute, même sans autre virus particulier (!).
Ceci dit, dans toute la mesure du possible, laissons de côté notre désarroi, en nous disant par exemple que l'envie de représenter le monde du soin (et le monde tout court) doit pouvoir survivre. Parce que, lorsque nos réalisations collectives sont bien faites, et qu'elles nous permettent de créer du lien et d'avancer - même confinés et "plus ou moins" apeurés - elles font partie de nos repères culturels, et ne peuvent qu'être soutenues pour résister et avancer, in un modo o nell'altro. En revenant à la fiction qui nous a tant inspirés chers amis, on vous laisse sur cette vidéo de présentation, aussi "Doc" que "D.O.C" (dénomination d'origine controlée) pour sa sérieuse et souriante italianité (qui vous plaira pour la bonne cause, sans même avoir vu aucun épisode). Au fait (et solamente pour ceux qui seraient encore concernés) à quand votre joli "bouquet italien" ?!