En bref - In breve (27)

 


Bernard tavernier

 

25 mars 2021 : le cinéaste, scénariste et producteur Bertrand Tavernier a quitté ce monde à l'âge de 79 ans, comme annoncé par l'Institut Louis Lumière à Lyon dont il était à la tête. Césarisé à quatre reprises, Tavernier a reçu en 2015, à Venise, le Lion d'Or pour sa carrière. Vingt ans plus tôt, c'est l'Ours d'Or de Berlin qui lui a été remis et, dès 1984, il a obtenu à Cannes le prix de la meilleure mise en scène. Le film présenté cette année là était "Un dimanche à la campagne", d'esprit élégiaque, affrontant déjà le thème de la vieillesse. Un travail et un style fort reconnus par delà les nombreuses récompenses. Ces dernières années, Tavernier avait passionément proposé aux cinéphiles un "Voyage autour du cinéma français", où il commentait 582 extraits de 94 films... Une belle interview accordée à "Ouest France" il y a trois ans, se termine par les premiers souvenirs du metteur en scène liés au septième art : « Le cinéma peut tout à coup vous donner de l'espoir, de la combativité. Sous l'Occupation, des films étaient réconfortants parce que leur exigence, l'intelligence des dialogues et le fait de parler de vrais sentiments humains étaient un médicament contre la sottise de ce qu'on pouvait lire dans la presse de propagande ».
Come sottolinea "La Repubblica", citandolo, Bertrand Tavernier ha sempre coltivato un rapporto particolare con il cinema italiano ed i suoi maestri: «Mi sono ispirato a Risi, Monicelli, Comencini, Scola. Hanno girato film molto divertenti con una verità umana straordinaria (...). Amo l'Italia e gli italiani. Sono stato amico di Francesco Rosi, Dino Risi, e del carissimo Mario Monicelli...». E a noi di "Cultura & Salute", piacciono molto questi scambi culturali, di gran livello e sensibilità. Competenza, razionalità, genialità ed amicizia hanno fatto, e ancor faranno, grandi cose...

Ce dimanche 28 mars, France 2 nous a permis de revoir un vrai coup de maître de Bertrand Tavernier : "Quai d'Orsey". Servi entre autres par le grand jeu du protagoniste Thierry Lhermitte (savourant son grand retour après "Le dîner de cons" et une période d'inactivité) ce film, qui nous invite dans les coulisses du pouvoir, compte Tavernier comme coscénariste... Selon critique en lien (article pertinent et exhaustif), nous ne sommes ni dans la caricature - on veut bien y croire, comme on croit en une triste réalité, aux ressorts d'emblée, tout de même, tragi-comiques -, ni dans le jugement... Peut-être, mais l'énergique et insouciante intransigeance du "prince", ne jurant que par Héraclite, son philosophe de référence, lui aussi en perpétuel mouvement, et méritant d'être systématiquement par autrui "creusé", ainsi que l'absolue soumission (avec intelligence, certes) de son écrivain de l'ombre, en disent long sur l'univers (du) politique. À conseiller sur tout support, pour bien en rire, autant que pour en pleurer...