Gloria ! - Margherita Vicario

 

GRANDE! 

 

La bande son de la bande annonce a déjà le parfum d'un chef-d'œuvre qui nous interpelle...

 

 

Paolo Rossi (clic sur 1 ou 2...), comique héritier de Dario Fo (même si ce point demanderait un chapitre à part !), est parfait dans ce rôle fermé et dramatique de "Maestro" dépassé par les événements (ah, la polyvalence italienne, dans le bon sens du terme !). Quant à Galatea Bellucci, figure centrale du film (qui est aussi très choral au sens propre et figuré), vous l'avez peut-être déjà admirée au cinéma dans "L'Apparition", "Chien de la casse" ou plus récemment dans "La passion de Dodin Bouffant".

Ceci dit, plus scolairement et sûrement, voici le synopsis : Venise au 18ème siècle. À l'Institut Sant'Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s'agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle, qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte (selon son ancienne dénomination, qui correspond à l'italien moderne, mais sans tiret, senza trattino). À vous de découvrir les différentes facettes de cette révolution...

Petite-fille du réalisateur Marco Vicario et de l'actrice Rossana Podestà et elle-même actrice, compositrice et chanteuse, Margherita Vicario a eu le courage de s'emparer d'un sujet historique pour son premier long-métrage, en tant que cinéaste. Pari plus que réussi, pour un film aussi profond (et dramatique) que réjouissant, car la fatigue et les sacrifices rigoureusement féminins qui se jouent en huis clos commencent à se colorer d'espoir, pour aboutir à une fin glorieuse (d'où le titre), où le triomphe est entièrement du côté de cette passion, de cette musique à la fois traditionnelle et déjà très moderne, car certains de ses accents dûment rythmés font même penser à certaines musiques pop actuelles. Insomma, una musica leggera "ma" anche profonda, che viene dall'animo martoriato di queste povere ragazze orfane e sole... che sembrano a tratti dividersi e lacerarsi, ma che condivideranno poi appieno le loro pene (vedasi il tentativo di suicidio, condito dalla più sciocca superstizione...). Oups, pardonnez-nous ce glissement plus long que prévu vers l'italien, dans notre page "FR." (mais pour un film très "IT." - et au propos universel, qui célèbre Venise la magnifique pour cadre  -, inspiré de faits bien réels, et qui se laisse regarder avec délice du début à la fin, car tout est parfaitement calibré, avec moult touches poétiques).

Veuillez nous pardonner aussi une certaine concision, probablement due à une chaleur aussi étouffante qu'affolante... Se rendre dans un  bon cinéma bien climatisé, devant un film comme celui-ci, nous semble déjà une très bonne "solution" ! Qu'en dites-vous ? Mais oui : sans faire des infidélités au grand écran et aux histoires et/ou messages qui nous attirent encore et toujours, on peut aussi décider avant tout de suivre Paris 2024 (coulisses comprises !), divertissement numéro 1 à l'heure où nous publions :)