Seconde jeunesse - G. Di Gregorio

 

DU SOCIAL ET BEAUCOUP DE POÉSIE

 

 

Encore une fois, Gianni Di Gregorio nous enchante, avec son style unique. Astolfo est professeur à la retraite, qui vit "la seconda giovinezza". Il doit quitter son appartement romain, expulsé par la propriétaire. Désargenté, il ne voit pas d'autres alternatives que celle de retourner au village de ses ancêtres (le portrait du brave Astolfo semble veiller sur ses péripéties...). Le protagoniste compte habiter le palais familial en ruines. Vestige que plus d'un intrus tente d'accaparer.

Et sur ce point, contre toute attente, il se lie d'amitié avec le laissé pour compte squatteur de longue date de sa demeure (ainsi qu'avec ses acolytes hauts en couleur : un cuisinier retraité et un jeune sans emploi). Par ailleurs, ses manières "essentiellement" diplomatiques et courtoises n'ayant toujours pas abouti vis-à-vis des incorrigibles "seigneurs du village" (maire et curé), sa patience est mise à rude épreuve sur ce front.

Heureusement que les notes de poésie - et de belles notes tout court - ne manquent pas, dans les moments les plus difficiles : Astolfo recontre celle qui garde son doux prénom, Stefania, et qui, célèbre, joue ici avec brio et intelligence, la carte de la simplicité, d'une si coquette et ravissante simplicité ! Quel bonheur, pour notre professeur, de vivre ou de rêver des moments intenses en pleine nature, avec cette femme de son âge, assez timide et très gracieuse...

Le thème du respect pour nos ainés, qui gardent toute leur fraîcheur adolescente - avec la sagesse en plus - croise d'autres problématiques, toujours aussi sociales et délicatement menées. Bref : par delà le contexte de comédie à l'italienne (sur fond tragique), on passe un pur moment de felicità, la précieuse Stefania Sandrelli étant un peu "la cerise sur le gâteau" d'un film toujours aussi délicat que réfléchi, qui a bien raison de prendre son temps (tout en gardant un joli rythme où, quelque part, la réalité rencontre aussi la fable).

À recommander sans hésitation, ancora una volta!


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