Wish, Asha et la bonne étoile - Chris Buck et Fawn Veerasunthorn (Walt Disney Animation Studios)

 

DESPOTISME ET MAGIE
 


 

C'est le film anniversaire, avec lequel Disney fête pas moins de cent ans de "bons et loyaux services" pour les petits, les ados mais aussi pour les grands (et ce n'est pas terminé !). Un siècle de magie, bien couronné selon nous, même si "La Petite Sirène" (reproposée avec de vrais acteurs) était sans doute supérieur sur certains points.

"Wish" est aussi, en même temps, le film des fêtes, période où l'on voudrait tous voir nos plus profonds désirs et rêves exaucés. Il jouit d'une définition parfaite, plutôt inédite au niveau du rendu 3D, que l'on peut immédiatement saisir en admirant les taches de rousseur de la douce et espiègle protagoniste :)

Selon "Télérama", ce dernier Disney manquerait de magie et le récit serait trop linéaire et sans surprises. Oui, le récit est peut-être un peu trop simpliste, mais la magie opère tout de même, pour "Culture & Santé". L'étoile "Star" est particulièrement touchante et l'histoire, même sans trop de revirements, est une belle histoire : surtout, l'on croit à tous ces vœux qui flottent tels de sympathiques et mystérieuses bulles de savon. Et l'on s'inquiète face au « beau gosse » mégalo, qui accapare tous les pouvoirs et nous fait la "surprise" (tient, il y en a au moins une !) de devenir progressivement (à vrai dire, rapidement sur sa dernière lancée) un véritable despote. Hélas, le "Magnifico" n'est donc pas si magnifique (on aurait pu tranquillement choisir d'autres noms, même s'il faut reconnaître que celui-ci sonne bien) ; bref, le grand plus de ce Disney est bien la composante politique, et non pas simplement « un brin politique », qui « retient un instant l'attention ».

Car l'attention est solidement capturée, et la révolte populaire contre le roi-sorcier est très compréhensible (ou l'on peut facilement l'expliciter à la nouvelle génération...) : comme le chantent hommes et femmes de tout âge - à propos, pour nous, aucune remarque à faire sur les parties musicales et leur pertinence - ce qui a été confondu (et qui a fait perdre totalement la raison au grand chef coquettement paré) ce sont « promesses » et « protection ».

En effet, il n'est aucunement question de protection, bien au contraire, et cela malgré de grandes promesses. Quelle déception ! Et qu'il est facile - et malhonnête - d'accaparer les souhaits les plus chers de chaque habitant, pour mieux asservir tous ses sujets par le chantage, en ayant les mains libres pour diriger peuple et consciences. Même la reine son épouse aura tôt fait de s'en apercevoir et de se rebeller. Une belle leçon dans un style différent, mais fidèle avec bonheur à l'empreinte Disney. À voir donc, sans hésitation ;)