ARN MESSAGER :
UN VRAI MESSAGE D'ESPOIR
Notre point de départ est l'article de "20 minutes" du 29 mars 2021, qui nous convainc des aboutissements "positifs" pour la science (positifs entre guillemets au regard du type d'aboutissement immédiat, bien sûr !), que notre actuelle pandémie, ou plutôt que le recours maîtrisé au vaccin ARN messager, représente et constitue déjà, potentiellement mais sûrement, pour des thérapies aussi délicates qu'importantes. Et, avant cela, pour nos multiples variants...
Légende d'illustration : Pfizer-BioNtech et Moderna pourraient fabriquer de nouveaux vaccins anti Covid-19 adaptés aux variants grâce au principe del'ARN messager.
Puis, l'article en lui-même : en fait, les dits vaccins, tous deux à ARN messager, se sont révélés une découverte énorme contre le Covid-19. Mais ce que nous avons le plaisir de comprendre, c'est bien que ce principe devrait être considéré comme un tournant pour la médecine dans son ensemble. C'est la Directrice de recherche à l'Inserm, Palma Rocchi, qui explique aux lecteurs.
La Directrice recherche Inserm rappelle d'abord sur quoi repose le principe de la vaccination par ARN messager. Ce dernier est produit naturellement par les cellules du corps humain (et on l'abrège par ARNm), et peut être considéré comme un duplicata d'un gène permettant la production d'une protéine. Avec les vaccins Pfizer et Moderna, l'injection de l'ARNm d'une protéine virale importante - la protéine Spike... qui vous dit quelque chose... - active en retour le système immunitaire. Et, ce qui est loin d'être secondaire, cet ARNm est rapide à synthétiser en laboratoire.
"20 minutes" pose la question fatidique, se demandant si réellement, selon promesses, Pfizer et Moderna seraient capables de fabriquer de nouveaux vaccins adaptés aux variants en quelques semaines seulement... (Au passage, cela nous fait penser au dossier "Science et Vie" de notre page "Info Virus", qui avait prévenu sur le risque variants). Réponse qui fait espérer. En effet, Palma Rocchi assure que « C'est vrai. Le processus de fabrication étant au point, on peut modifier facilement le codage de synthèse de l'ARNm de la protéine qui a muté. C'est réalisé par des logiciels fiables et rapides». Un peu impressionnant d'utiliser des "logiciels" pour ce re-codage très "humain", non ? Mais non... depuis longtemps cela fonctionne ainsi... technique, technologie puis informatique au service de l'homme ! Au service ?! Toujours au service ? Soyons heureux de ces applications clairement expliquées, et pardonnez-nous cette petite digression.
Au niveau des cancers (de certaines tumeurs, déjà) on peut mettre en œuvre le même principe du ARN messager : produire les protéines cancéreuses et en surnombre, en les modifiant plus ou moins, pour activer efficacement le système immunitaire du patient concerné. Chez Moderna, d'ailleurs, certains chercheurs travaillent déjà sur des vaccins pouvant traiter le cancer, en général.
"Bonne question" ensuite, pour mieux préciser : «Peut-on imaginer la création d'un vaccin contre chaque cancer ?». Même si, en théorie, des vaccins contre le cancer utilisant l'ARN messager pourraient être synthétisés assez vite, «le nerf de la guerre, ce sont les financements». Donc on ne peut prévoir ni des délais, ni savoir à quelles conditions exactement cela pourrait donner les meilleurs résultats, effectivement. À suivre, donc...
Finalement, l'ARN messager était connu il y a longtemps, mais c'est son utilisation dans l'urgence qui a fait comprendre qu'il s'agit d'une véritable révolution, pour la vaccination comme pour les thérapies (cet ARN ne s'appelle donc pas "messager" pour rien... vu le message d'espoir et plus qu'il apporte, et qui renvoie à des solutions concrètes, telles que décrites...). Au cours de son utilisation, c'est d'abord le principe de l'ARN messager qui, ayant pleinement fonctionné, a pu être pleinement reconnu. Et qui a l'avantage de créer des médicaments spécifiques et rapides.
Ce principe de soin peut s'appliquer aussi à la mucoviscidose, à l'insuffisance rénale, à la douleur dans son ensemble. « On peut imaginer des traitements pour toutes sortes de maladies. Même orphelines ! Et on pourrait les développer en moins d'un an. Car dans toutes les maladies, il y a une ou plusieurs protéines déficientes quelque part. Il suffit de connaître cette protéine et de synthétiser l'inhibiteur qui va cibler l'ARN messager de cette protéine défectueuse ». Voilà pourquoi, pour éviter d'être affecté par quelque protéine déficiente - et de tomber malade - beaucoup refusent ou arrêtent complètement de manger de la viande... plus de protéines, plus de risques ! Mais non, là on était "un peu" moins sérieux... ! Les protéines sont aussi bien animales que végétales, et on ne peut s'en passer (ah bon ?), même si on peut tranquillement préférer les végétales. À propos : le prochain dossier santé "Culture & Santé" concernera l'alimentation. Et on tâchera d'être un peu plus précis que cela :)
Conclure par un "smile" nous semble assez indiqué, surtout si l'on relit, ci-dessus, la dernière réponse de Palma Rocchi, pour l'Inserm. Il y a de l'espoir, et bien plus. En ce moment... il y a encore, surtout, la pandémie avec ses variants. Mais il y a aussi ce qu'elle nous a fait pleinement réaliser... À partir de ces éléments ou "nouvelle donne", à nous d'envisager au mieux, d'hores et déjà et au fil de nos vaccinations, notre après pandémie.
Approfondir avec :
- "La révolution des vaccins à ARN", dans "Pour la science".
- "Qu'est-ce qu'un vaccin à ARN messager ?" (5 mn). Une de ces vidéos didactiques que l'on aime :)
- Le Docteur en biochimie Richard Béliveau explique ces vaccins en une page, sur "Le journal de Montréal".
En lien avec le visuel ci-dessous, vous pouvez cliquer sur ce pdf : Le journal de Montréal : vaccins ARN (136.69 Ko)